CRITIQUES

The Sessions : des séances rafraîchissantes

Cette comédie romantique aborde la question difficile de la sexualité des personnes en situation de handicap sans jamais tomber dans le pathos ni le cliché.

publié le 21 mars 2020

Sessions
Netflix a fait un remarquable travail de promotion de la série avec la collaboration de l'artiste Tatyana Fazlalizadeh

Mark O’Brian, journaliste et écrivain paraplégique, veut lui aussi avoir droit à l’amour. Et jusque-là, on le lui a refusé sous prétexte qu’il est en situation de handicap.

Il fera très vite l’expérience de la déception amoureuse mais ce catholique pratiquant refuse de se contenter du Sacré-Coeur, de la Sainte Vierge et autres amours platoniques. Mark se tourne donc vers Cheryl, une assistante sexuelle, pour enfin perdre son pucelage à 38 ans.

Handicap et sexualité: en rire pour ne pas en pleurer?

Le film tiendra la promesse de la bande-annonce. L’humour savoureux du personnage de Mark, brillamment interprété par John Hawkes, sera un garde-fou qui empêche le film de Lewin de tomber dans le mélodrame ou le graveleux.  Helen Hunt qui joue Cheryl, cette figure troublante à la fois maternelle et sensuelle, a su restituer à l’écran l’ambiguïté de ses sentiments et la complexité afférente à sa profession. Les « sessions », comme elle appelle ses interventions, réserveront de beaux moments d’hilarité sur le registre du puceau attardé.

Mais les meilleurs moments, et surtout les meilleures répliques se trouvent ailleurs dans le film. La poésie y est également très présente, tant dans le texte que dans les images. On pensait s’apitoyer sur le sort malheureux d’un infirme en manque d’amour et finalement, on a regretté de ne pas avoir ce Mark comme l’ami qui nous réconforte quand on a le coeur brisé.

Les blagues les plus simples sont les meilleures

Le réalisateur Ben Lewin se défend d’avoir fait The Sessions pour véhiculer un message; son objectif était plutôt de créer une résonance avec le spectateur.  C’est chose faite avec cette comédie tirée d’une histoire vraie et qui complète une autre fiction autobiographique, My Left Foot, avec l’excellent Daniel Day-Lewis. Ce drame de Jim Sheridan ne faisait qu’évoquer la misère sexuelle des personnes en situation de handicap là où la comédie de Ben Lewin l’explore de fond en comble avec dérision. La mise en scène d’un sujet difficile à plusieurs égards est sobre et délicate, en plus de réserver quelques surprises au spectateur difficile. La prévisibilité de l’intrigue et un comique de situation répétitif n’ont pas empêché cette comédie d’être efficace à tous points de vue. Sa sensibilité et sa simplicité nous ont fait du bien, et on a regretté la fin du film comme Mark la fin des « sessions »!

l'auteure

Ndeye Mane Sall

Spécialiste en Communication & Marketing Digital

Amateur de cinéma et de séries, je voulais partager mes derniers coups de coeur (ou pas) sur les productions et l’actualité de cette industrie.

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comme une envie de regarder...

Di√ Score

3/5

Fiche technique

  • Titre original : The Sessions
  • Réalisation : Ben Lewin
  • Distribution : John Hawkes, Helen Hunt
  • Année : 2013